Présentation d'Alexios

De son vivant, Alexios était un homme qui n'était pas particulièrement grand et massif. Il comptait d'avantage sur sa vivacité, ses réflexes et sa connaissance des arts martiaux au combat que de sa force brute. Il ne mesurait qu'un mètre soixante-dix pour à peine 65 kilogrammes. Il abordait souvent divers types d'armures, mais chacune d'entre elles avaient la particularité d'être d'un gris sombre avec un foulard et des tissues rouges. Il s’entraînait particulièrement beaucoup, ce qui expliquais son poids, mais aussi son corps solide et ferme. Il n'était pas particulièrement beau, mais il n'étais pas particulièrement laid. Sa chevelure courte et brune n'avait pas pour but de plaire aux autres, mais d'être utile et non contraignante dans le cadre de ses fonctions. En bref, presque rien ne parvenait réellement à le distinguer, autre que son armure en guerre, des autres hommes. La seule chose qui pouvait le démarquer était son regard vert aussi luisant qu'une pierre de Jade au soleil. Beaucoup de personne le complimentait à ce propos, presque autant que ceux et celles l'ayant aperçu à travers son casque lors de leur dernier souffle.
Or, depuis ce qu'il qualifie comme étant sa transformation, ou sa renaissance, il est impossible de reconnaître le nouveau Alexios. Il est désormais dans le corps d'un petit reptile à la peau douce ou écailleuse tout dépendant de l'endroit sur son corps. Il ne connaît pas son poids, mais il n'est pas plus haut sur ses deux pattes que la hauteur des genoux d'un homme de taille moyenne. Son corps est plutôt mince, frêle et est semblable à celui d'un reptile. Il possède une petite queue fragile, sans écaille, d'une trentaine de centimètres qu'il ne contrôle pas encore et qui s'agite comme celle d'un chien ou d'un chat tout dépendant de ses émotions. Sa peau est verte, mais les endroits recouverts d'écailles ont tendance à changer de couleur pour s'adapter à leurs environnements. Il possède aussi une langue, beaucoup trop grande pour le petit corps à qui elle appartient, ce qui l'empêche d'utiliser son savoir et de parler. Dans le cas de la dentition, celle-ci n'est pas particulièrement effrayant, mais peut mordre avec beaucoup de détermination. Il ne porte pas particulièrement de vêtement, puisqu'il est Poïkilotherme, ce qui veut dire que sa température du corps s'adapte à celle extérieur. Pour terminer, l'une des seules choses qu'il garde physiquement de son vivant sont ses yeux verts, brillants et étincelants à la lumière du jour.

Alexios ne s’est jamais considéré comme une bonne personne. Il n’avait pas eu une éducation particulièrement difficile lors de son enfance, puisqu’il n’était pas pauvre, mais celle-ci était très sévère. Il devrait prendre son entraînement très à cœur, écouter ses parents au doigt et à l’œil et ne jamais confronter les personnes qui étaient en autorité. Comme plusieurs garçons humains, il avait été élevé et influencer, autant par la société humaine que par ses parents, à détester les autres races et a de moins en moins les tolérer. Au fonds de lui, il avait toujours voulu faire le bien, mais le contexte historique et les tensions augmentant entre les races avant la libération du Bahamut ne permettait pas aux enfants d’avoir la liberté de leurs actions. Alexios ne s’est jamais considéré comme une bonne personne. Il n’était pas différent des autres, il n’aimait pas les autres races, qu’ils soient des démons, des anges ou des dragons. Bref, Alexios avait un certain fond d’extrémiste de la race humaine au détriment des autres. Il savait se montrer sympathique, professionnel et amical auprès de ses collèges, mais il était avant tout un tueur qui savait se détacher de ses émotions pour accomplir la tâche qui lui avait été confier. Il aimait particulièrement boire, pour ne pas dire qu’il adorait l’alcool au point qu’il a été, par moment, alcoolisme dans sa vie. C’était sa façon de décrocher, de rire de bon cœur et d’oublier la misère dans laquelle les humains furent plongés pendant bien des années. Qui pouvait réellement le blâmer ? Au fonds de lui, il savait que tuer les autres n’était pas la solution parfaite que le roi prônait, mais il n’avait pas réellement d’autres choix. Il n’était pas particulièrement patient, ou même réfléchis, il se contentait de faire ce qui lui plaisait sans nuire à personne. Toute sa personnalité a été chamboulée lors de sa renaissance en petit reptile. Il ne pouvait plus réellement se permettre d’être une menace pour qui que ce soit. Sa pronation de la race humaine et le racisme qu’on lui avait enseigné à été particulièrement difficile à admettre lorsqu’il croisa son regard et son reflet pour la première fois. Désormais, il était beaucoup plus réfléchi, probablement parce qu’il était seul, solitaire et qu’il ne pouvait littéralement plus parler. La mort lui avait apporté un nouveau regard, de l’expérience, une sagesse qui le rendait particulier, à l’image d’un philosophe, mais qui le rongeait de l’intérieur par le biais des remords et de la solitude. La seule chose qui le garde la tête hors de l’eau face à son désarroi était l’humour, qu’il adore toujours partager avec son entourage d’une façon ou d’une autre.

Une main me secoua, me sortant de mon sommeil profond. Cela faisait près deux jours que notre petit régiment campait dans les montagnes de Dragonfolk en attente de nouvel ordre de la part du principal bataillon. Le grand Roi avait planifié une attaque rapide et destructrice impliquant l’ensemble de ses forces sur ce continent. Nous étions en quelque sorte l’équipe de reconnaissance, d’à peine quelques hommes, qui devait se charger de distraire l’ennemi en désorientant ses forces. Je jetai un regard inquiet à mon collègue, il n’était plus que l’ombre de lui-même avec aussi peu de vivre et de sommeil. Je plaçai ma main sur son épaule en tentant de paraître rassurant et je lui suggérai de dormir quelques heures avant le grand jeu. Il avait un rôle beaucoup plus important que le mien, son pouvoir pouvant créer des mirages de soldat était primordiale pour que notre mission soit un succès. Il devait, à lui seul, bluffer l’ennemi à l’aide de ces illusions pour centraliser leur armée sur le flan de la montagne, alors que les principales troupes attaqueraient par l’Ouest, les prenant ainsi en tenaille et par surprise. Dans mon cas, dans cette opération, je ne devais que m’infiltrer sournoisement enfin de tuer un maximum de dragon haut gradé dans la surprise.
À cette idée, un profond frisson me parcourut l’échine. Ce frisson n’était pas causé par le froid intense, mais bien par la peur de mourir dans cette attaque. Chacun d’entre nous savait que nous étions, en quelque sorte, des morceaux de chairs qui ne tarderait pas à mourir pour une cause qui nous échappait complètement. Les tensions étaient si grandes qu’Humain, ange et démon c’était allié dans cette attaque afin d’éliminer pour de bons les dragons qui étaient une menace pour tous et chacun. Je me frottai légèrement les yeux tout en me réchauffant pour ensuite sortir de notre petite tente qui nous servait de campement de fortune. La température était toujours mauvaise aussi haut dans les montagnes. La chasse était difficile, la visibilité était mauvaise et il faisait un froid à vous geler les testicules lorsqu’il fallait aller uriner. Je me grattai légèrement la barbe en me postant sur une petite colline, en avale, pour avoir un semblant de champ de vision sur la pente. Plus cette opération avançait, plus le rideau de la mort se faufilait près de nous. Je plissai les yeux en me rappelant pourquoi, au départ, j’avais accepté cette mission stupide. Les tensions étaient si grandes qu’Humain, ange et démon c’était allié dans cette attaque afin d’éliminer pour de bons les dragons qui étaient une menace pour tous et chacun. Je comprenais désormais pourquoi le Roi était si craint, il avait la capacité de faire gober, d’influencer et de manipuler presque n’importe quoi à n’importe qui. Il n’a fallu qu’un bon discours sur l’honneur, la gloire des Humains, l’importance de défendre sa patrie, pour que la plupart d’entre nous tombe dans le panneau. Et cela, c’est sans parler de la promesse de la gloire, de l’influence et des contes qui suivrait cette attaque. En quelque sorte, nous étions les héros, s'eux s’ayant battus et sacrifier corps et âme contre les dragons afin de permettre leur extermination. Je toussotai légèrement en pensant à cette affirmation. Maintenant que j’étais ici, presque seul qu’il ne restait que quelques heures à ma vie, il était clair qu’il n’y aurait aucun héros dans cette histoire, autre que le roi lui-même. Une colère nouvelle se réveilla contre mon Roi, mais je pris de grande respiration et je soupirai en me disant que cette colère me sera plus utile pour plus tard. Ainsi, je regardai l’horizon, songeur et nostalgique tout en pensant à la courte vie que j’avais vécu. Toujours dans l’excès, jamais dans la modération, tout cela m’avait mené à une vie de meurtrier, d’assassin et d’arme humaine pour l’armée.
Avais-je non seulement été réellement heureux ? Il y avait tant de choses à laquelle je n’avais pas la chance de goûter. Je levai mes poings devant moi en le serrant de toutes mes forces. Peut-être qu’un jour, je pourrai d’avantage me concentrer sur mes propres projets, mais pour l’instant, une tâche m’attendait et je devais garder la tête haute. Pour le peuple, pour notre race, pour notre grandeur et notre prospérité.
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