L'apparence n'est rien qu'une illusion PV Alexios Chadvendred

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

La nuit laisse place au jour, marbrant le ciel de couleurs des plus chaleureuses.  Cette journée s’annonçait lumineuse ou un faible vent caressait les herbes hautes. Le printemps tirait bientôt à sa fin et déjà l’été s’annonçait sec et chaude. Bientôt deux mois s’était écoulés depuis mon départ des terres isolées du nord du Mont des Rois. Je n’avais toujours pas trouvé la force de quitter cette vallée encore couverte de neige. De plus,  Le mont des Rois était un lieu si paisible, quelques petits villages par-ci par-là, mais personne ne s’approchait des hauts monts ou soufflaient un éternel hiver. Le froid  était si aride qu’il recouvrait même le pied des montagnes et une partie de la vallée. Comme si la magie en avait décidé ainsi, ce qui était encore plus étrange, c’est que plus on avançait dans la vallée, plus la neige disparaissait pour laisser place au printemps, l’air devenait plus chaud et laissait place à une grande forêt Verdoyante de conifères et de feuillus qui émergeaient silencieusement de leur bref sommeil. La peur de l’inconnu m’empêchait d’affronter le monde, est-ce pour cette raison que je restais encore tapis dans l’ombre, espionnant le humain d’un petit village qui était en bordure du boisé? Le monde avait bien changé depuis isolement, mais il restait quand même la haine dans le cœur des gens, cette haine qui me tenait bien fermement dans le creux de sa main.

Il me fallait quitter ce lieu afin d’affronter mes peurs et afin de retrouver les miens. Car ici il n’y avait personne comme moi, personne qui avait le même regard que moi. Comme si ses hommes étaient trop loin pour avoir vu le massacre du continent voisin. Pourtant, le Mont des Rois est l’île sœur de Dragonfolk.

Debout dans l’herbe haute, je profite du soleil chaud qui me plombe dans le dos, mes cheveux de jais danse calmement avec la faible brise qui porte en son être la fraicheur des montagnes. Tel un adieu à ma personne, je reste silencieuse émergent mon âme de la mélodie qui m’entoure, les petits bruissements de l’herbe qui se frotte l’un contre l’autre. Le chant des cigales qui annonce que le soleil est à son zénith ou encore le bruit faible des oiseaux qui parcourt les arbres.

J’ignore encore comment je survivrais dans les grandes villes, car ici il me suffisait de chasser avec mon arc que j’avais eu tant de mal à fabriquer, comme les flèches plutôt grotesques qui reposaient en silence à ma ceinture. Malgré la température plutôt à la haute, je gardais sur moi mon manteau de tissus gris, un capuchon plutôt large que je remontais d’un geste lente sur ma tête cachant alors le haut de mon visage et une partie de ma chevelure.

Je ne ressemblais pas au paysanne humaine de ce petit village, malgré leur pauvre moyen, elles savent confectionner des vêtements beaucoup plus beau que ce que je portais et c’est pour cette raison que j’avais emprunté à long terme une petite robe surmonté d’un bustier que je portais pardessus une vieille pair de pantalon.

Sans même un regard en direction des Monts enneigés je pénétrai dans l’immense forêt, je devais trouver un port afin de quitter ce continuent. Malgré ma connaissance de la nature et de mon talent pour le pistage, je m’avançais sur des terres inconnues. Marchant entre les arbres je savais que tôt ou tard j’allais devoir monter un campement pour la nuit, là où les monstres étranges sortent de leur cachette, la ou les ténèbres sont puissant et sanglant.

Trouvant un immense arbre centenaire ou les racines semblaient éternel, plongeant dans la cascade d’eau claire, je pris enfin une pause. La nuit me guettait et ce lieu était prédestiner à devenir mon refuge temporaire. Appuyé contre son tronc, je fis un petit monticule de bois afin de partir un feu. Ceci fut une tâche ardu, mais après plusieurs reprise je réussi à faire quelque flammèches, soufflent doucement afin de leur donné vie, je réussi enfin à me faire une source de lumière.
vobiscum.

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

La journée avait été particulièrement belle, sans vraiment de grosses batailles avec les locaux du coin. Évidemment, quand je parle de locaux du coin, je fais référence à la nature, aux divers animaux et insectes dissimulés ici et là. Il n'y avait que très peu d'humain dans cette forêt gigantesque, voir aucun. D'après mes connaissances, la plupart des communautés avoisinantes étaient situés à l'intérieur de la forêt et ne s'y aventurait que rarement autre que pour chasser. De plus, l'idée de croiser un Humain ne m'enchantait guère, j'étais loin d'être prêt à affronter et a assumer ce que j'étais devenu : une vulgaire bête à peine plus gros qu'un casque d'armure. Je n'étais toujours pas habitué à avoir une si petite taille et voir le monde d'un autre point de vue, j'avais l'impression que l'ensemble de la forêt était gigantesque alors qu'une partie de moi savait, qu'au final, ce n'était que des arbres. Plus tôt dans la journée, j'ai même aperçu un ours qui dormait sous l'ombre d'un rocher. De mon vivant, mes chances pour le tuer auraient été médiocres, mais maintenant, je ne serais même pas en mesure de le blesser ou de lui faire couler une simple goutte de sang.

Ainsi, je marchais dans la nature sauvage, à la recherche de rien en particulier, peut-être quelque chose à me mettre sous la dent pour ne pas mourir de faim. Je tentais aussi de chercher des informations qui pourrait m'aider à me repérer. Je savais globalement ma position géographique, mais je ne savais pas quel jour nous étions et combien de temps avait prit ma transformation en bestiole. Étrangement, je ne sentais pas le froid, à vrai dire, il y avait une multitude de choses qui avait changer depuis que je n'avais plus la même forme. Je n'étais pas habitué à ce nouveau corps, je n'arrêtais pas de trébucher à cause de ma queue et il m'arrivait par moment de marcher ou de grimper sur mes quatre pattes parce que j'étais épuisé de marcher sur mes pattes arrière. Par contre, d'une certaine façon, je me sentais délivrer, laver de mes erreurs et complètement libre. Je n'étais plus vraiment personne, personne ne me connaissait et je ne devais rien à personne, et ce, même le grand Roi.

Le soleil commençait tranquillement à descendre à l'horizon. Dans quelques heures, la forêt serait plongée dans une obscurité presque totale et dangereuse. Le jour, la forêt savait se tenir tranquille, mais la nuit, elle se déchaînait pour laisser place aux prédateurs la liberté de chasser leur repas. Dans mon cas, je n'étais pas le prédateur de personne, autre que des papillons. Je me contentais de me cacher le plus haut possible dans l'arbre qui me semblait le plus haut possible et de dormir, plus au moins confortablement en essayant de garder l'équilibre. Je devais avouer que la soie, les lits douillets et l'alcool était quelque chose qui me manquait particulièrement en ce moment. Pour remédier à ce manque, je sautai sur un buisson pour manger un criquet qui m'avait l'air particulièrement dodu. Je fermai les yeux un moment en plissant le visage, ce que je venais de faire était particulièrement dégoûtant, mais le goût du criquet dans ma bouche, étrangement, était semblable à celui d'un steak bon marché. Définitivement, mon goûter avait lui aussi altérer par cette renaissance. Je terminai mon repas en passant ma langue rappeuse sur mon musée pour manger l'ensemble de mon festin. Je me dandinai d'une patte sur l'autre avant de reprendre ma petite marche sur mes deux jambes. Je plissai des yeux pour apercevoir un arbre qui me semblait beaucoup plus gros que la normale au loin. Curieux, intrigué et décelant là peut-être une opportunité de s’abriter la nuit pour se protéger, je me dirigeai d'un pas accélérer, ce qui veut dire plutôt lent en humain, en direction de l'arbre, en me disant qu'il y aurait peut-être aussi quelques bestioles à me mettre sous la dent.

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

L’astre de jour était faiblement visible, ce mariant désormais avec l’horizon. Le ciel déchiré entre la lumière et les ténèbres était dépourvu de nuage et malgré l’épais feuillage de cette dense forêt j’avais la chance de voir entre les branches quelques étoiles scintiller. Il y a longtemps que je n’avais pas ressenti ce sentiment de solitude, moi qui en avais l’habitude. Mais en ce moment, proche du feu qui crépitait, j’étais envahi par les images d’autre fois.

Il fut un temps, ou nous étions tous réunit autour du feu, les sourires étaient au rendez-vous comme les rires et les chants. C’est à ce moment qu’on partageait les histoires de temps révolues. Aujourd’hui ce savoir est disparu avec le royaume. La nostalgie au cœur, je ne pu empêcher un soupire de s’échapper d’entre mes lèvres.

La forêt devenait de plus en plus sombre et dans toute cette noirceur rodait des créatures des plus monstrueuse. J’avais espérance en la lumière  de flamme pour retenir ces ténèbres loin de moi. Je n’avais pas sommeil, car depuis bien longtemps je n’arrivais plus à dormir, je restais simplement immobile le dos contre le tronc, le regard perdu dans l’obscurité imaginent le pire.

«L’obscurité est si intense qu’il met impossible de voir les êtres qui m’observe… » Le vent n’arrivait même pas à percer la barrière naturel que composait les arbres ce qui rendait encore plus inquiétant ce paysage.

Les bruissements dans les buissons, les petits pas contre le sol, les houhoullements des chouettes et les halements de coyote qui venaient chasser non loin de ma position. Ferment les yeux un moment, je me suis mise à chanter afin d’oublier ce qui rodait. Ma voix cristalline résonnait dans les ténèbres créant un mur imaginaire entre eux et moi.  

«Oh œil brumeux de la montagne plus haut… Surveille bien les âmes de mes frères et même si le ciel devant se remplir de feu et de fumée continue de surveiller les miens si cela doit se finir dans le feu alors nous devrions brûler ensemble. J’ai regardé les flammes monter dans la nuit, ses flammes vermeils brûler sur le flanc de la montagne. Maintenant je vois le feu dans la montagne je vois le feu brûlant les arbres ce feu qui dissimule les âmes. Je vois le feu du sang dans l’air et j’espère que tu te souviens de moi. Oh mon peuple vacillera-t-il. Confiné dans la montagne nous nous sommes trop approchés du feu. Et si la nuit brûle, je couvrirais mes yeux car si l’obscurité revient mes frères mourront et comme le ciel s’effondre il s’effondrera dans cette ville isolée. J’entends mon peuple hurler… Tu sais j’ai vu une ville brûlée, j’ai senti la chaleur contre mon corps… Ce feu vermeil à brûler sur la montagne de l’autre côté…»

Ma voix avait résonné dans cette forêt se mélangeant avec la mélodie de la nuit, cette nuit qui s’annonçait étrangement fraîche. Cette chanson m’était venue soudainement et un petit sourire nostalgique flottait de nouveau sur mes lèvres. J’avais passé mes bras autour de mes genoux que je tenais contre moi. Mon visage était appuyer dans le creux former par mes genoux et mon regard venait de se perdre dans le danse infernal des flammes colorés.

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

Ma marche en direction de l’arbre gigantesque se passait étrangement bien. Je regardais autour de moi en accélérant le pas au besoin. J’avais une étrange impression, désagréable, qu’un prédateur me suivait et que j’étais épié par une bête se tapissant dans les buissons. De mon premier vivant, je n’aurais pas hésité une seule seconde à vérifier un buisson me semblant suspect et à sauter dans la mêler, mais en ce moment, je me voyais mal soulever une épée avec le double de mon poids. Il valait mieux pour moi de ne pas chercher les embrouilles avec personne si je voulais vivre au moins aussi long que dans mon ancien corps. Je plissai des yeux en instant alors que mon regard se perdit dans l’inconnu. Je tentai de me rappeler des souvenirs de ma mort, ou ce que je percevais être ma mort, mais tout semblait étrangement flou et je n’arrivais pas à distinguer et à replacer les événements dans le bon ordre. Peut-être étais-je simplement la victime d’une blague de magicien qui est aller beaucoup trop loin ? Peut-être que les dieux eux-mêmes, s’ils en ont encore la force, voulait me punir de mon sanglant passé ?

''Je trouverai bien le moyen de leur arracher la jugulaire, même si je ne suis pas capable de l’atteindre pour l’instant ''

Un éclat de haine franchit mes pupilles alors que les derniers rayons du soleil illuminèrent la forêt. Je jetai un coup d’œil derrière moi pour apercevoir les dernières lueurs du soleil disparaître sous l’horizon s’ayant soudainement obscurci. Il l’y avait la quelque chose de particulièrement jolie, entre l’obscurité et les dernières lueurs orangers de la journée. Un paysage qui valait la peine d’être observé et apprécier.

'' Depuis quand j’aime regarder ce genre de truc ? ''

Je me grattai la nuque tout en me retournant en direction de l’arbre géant qui était désormais tout près. Je n’avais jamais vraiment pris la peine de regarder ce genre de chose, peut-être qu’être une bestiole naine m’avais permis de changer de perspective à ce sujet. Peut-être aussi que c’était un truc de faible et que je n’avais d’autres choix que de le subir. Sans me poser davantage de question, je franchis les derniers mètres me séparant de l’arbre avant de commencer à l’escalader habillement et plutôt aisément à l’aide de mes quatre pattes. L’écorce était particulièrement solide et son épais feuillage était d’un vert vivace. Tout laissait à croire que ce géant surplombant la forêt était dans la fleur de l’âge et qu’il n’était pas prêt de céder son droit dans cette forêt.

Après quelques minutes d’observation et de test, je décidai de m’installer sur une branche au milieu de la longueur de l’arbre. Ainsi, l’épais feuillage me protégeait des oiseaux et il m’était possible de m’échapper en cas de danger, de plus, personne ne semblait avoir utilisé cet emplacement depuis des lustres. J’espérais seulement que cet arbre n’était pas un arbre maudit. Je tentai de trouver une position confortable pour accueillir le sommeil. Malheureusement, il n’était pas facile de trouver une position stable sur une branche pour dormir. Voilà un sujet où je n’avais pas particulièrement d’expérience. Malgré l’inconfort, je décidai simplement de me coucher sur le ventre, allongeant mes membres d’un côté et de l’autre de la branche en signe d’équilibre.

- Oh œil brumeux de la montagne plus haut… (…) Ce feu vermeil à brûler sur la montagne de l’autre côté…

Je plissai mes yeux dans l’obscurité, à la fois surpris et intriguer par ce que je venais d’entendre. La voix me semblait très faible, assez distante, douce, mais peut-être que c’était seulement le vent qui me transportait ses paroles qui étaient plus ou moins bloquées par l’épais feuillage en guise de barrière. Néanmoins, cela ne changeait rien au fait qu’il y avait quelqu’un qui savait parler ma langue plus ou moins loin que moi. Je pris quelques secondes de réflexion pour penser. Il m’était impossible de communiquer verbalement avec cette personne. Celle-ci avait probablement eu le même raisonnement que moi pour se protéger des dangers de la nuit. Cela me mena à la conclusion que cette douce voix féminine était probablement une femme perdue ou un succube démoniaque cherchant à charmer mon âme. Après tout, mon âme était l’une des seules choses qui me restait. Curieux, je me relevai de ma position plus ou moins confortable pour commencer à enquêter sur la situation. Naturellement, je commençai par vérifier le périmètre autour de moi pour m’assurer que j’étais en sécurité. Je décidai alors de regarder de l’autre extrémité de l’arbre. C’est alors que j’aperçu qu’une petite lueur se démarquait à travers l’épais feuillage. Je m’approchai de celle-ci, avec précaution, tout en descendant d’un niveau de branche. Celle-ci craqua légèrement sous mon poids, le son de celle-ci me glaça le sang, de peur de tomber, alors qu’il raisonna dans la nuit. Par instinct, je sautai sur une branche plus épaisse et plus solide avant de pousser un soupir de soulagement.

Après m’être assuré que celle-ci survivrait à mes acrobaties, je jetai un coup d’œil curieux en direction de ce qui me semblait, à première vue, un petit feu à quelques longueurs du tronc de l’arbre. Il y avait aussi une silhouette, obscure, collé au tronc de l’arbre. Je tentai de plisser les yeux en me penchant pour tenter d’accumuler davantage d’informations sur cet inconnu, malheureusement, il était impossible de percevoir quoi que ce soit. Déterminer et confiant, je m’élançai vers la fin de la branche, m’éloignant du tronc, avant de me laisser tomber à travers le feuillage pour tomber plus ou moins habilement dans un épais buisson. Coup de hasard et de chance, mon poids écrasa en partie le dos d’une araignée que je me dépêchai d’achever en frappant dessus à l’aide de mes mains. Surprise, celle-ci finit par céder l’âme tout en repliant ces pattes sur elle-même. Je l’observai un moment pour m’assurer qu’elle était bien morte et par sécurité, je lui décrochai la tête.

Surpris et effrayer par la vue des huit yeux de l’insecte semblant me fixer, ainsi que ses crocs qui auraient pu me tuer avec une bonne prise, je jetai la tête décapitée de mes mains hors du buisson avant de regarder avec méfiance le corps de l’araignée sous moi. Je n’avais jamais croisé ce genre d’araignée auparavant. Elle devait avoir la même grandeur que moi sur mes quatre pattes. Elle n’était pas particulièrement lisse et poilue, mais on pouvait percevoir des poils hissés sur ses nombreuses pattes. Après l’avoir observé un instant et après avoir repris le rythme sur ma respiration, une idée particulièrement ingénieuse me vint à l’esprit. Je descendis du dos de la bête avant de sortir du buisson, à quelques mètres du feu, en face de la demoiselle où la lumière était abondante. Je jetai un coup d’œil nerveux dans sa direction pour ne pas l’alarmer tout en tentant de distinguer un visage. Malheureusement, les flammes et la fumée entre elle et moi m’empêchèrent de lire les traits de son visage pour déterminer si elle était une humaine ou un succube. Toujours autant déterminer, je saisis l’une des pattes du récent cadavre de la bête pour tenter de le sortir du buisson. Après l’avoir hissé avec effort, le cadavre s’extirpa d’un seul coup du buisson ce qui me fit tomber à la renverse. Je me relevai difficilement avant de reprendre une patte de la bête et de la tirer progressivement, et plutôt lentement, jusqu’à une distance raisonnable du feu. Je dois admettre que la tête décapitée au loin, semblant toujours me regarder de son regard vide, m’encouragea à me rapprocher le plus vite possible de la lumière et de la chaleur du feu. Après avoir complété mon aventure, je poussai une grande respiration dans un dernier effort pour arracher l’une des huit pattes de la bête de son corps. Celle-ci se décrocha dans un son plutôt dégoûtant.
Je me détournai alors avant de saisir la patte de l’araignée à son extrémité. Je regardai alors pour la première fois la femme devant moi pour examiner son visage. Encore une fois, je ne la voyais pas vraiment, mais je pouvais distinguer sa chevelure obscure ainsi que l’éclat intrigué de ses yeux. Je décidai alors de m’asseoir confortablement en indien tout en agitant la patte de l’araignée sur les bordures du feu pour y faire griller sa chair à son extrémité. Je jetai de nouveau un regard en direction de la femme avant d’arracher une autre patte. En signe de courtoisie, je tentai de lui jeter dans sa direction, ce qui ressembla davantage à une petite pousser de quelques centimètres puisque je n’étais pas tellement fort. Je la regardai et j’ouvris la bouche.

- Zbwaaa la zbwaaaa !

Ce qui voulait dire, mais d’une façon très malhabile '' Ce soir, nous festoierons comme des rois ! ''

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

Oh nuit ténébreuse, toi qui rependant dans les cœurs doutes et peurs, dit moi pourquoi suis-je ici. Dit- moi, si mon but est juste et si je je fais bien de continuer d’espérer. Mon regard qui observait les flammes ardentes se glissa sur les nombreuses feuilles qui tapissaient le plafond végétal. Il m’était impossible de voir la lune, cette lune qui était mon confidente. En cette nuit je ressentais encore plus la solitude. La mélodie à mes lèvres prit fin remplissant mon cœur de nostalgie, mais je continuais de sourire devant ces souvenirs qui me semblaient si loin.
Oh vent sifflent, toi qui apporte en ton être les odeurs et les sursauts, dit moi pourquoi danses-tu avec les branches des arbres et que tu oublis de venir caresser mon visage. Au finale cette forêt n’avait rien d’amusante, en journée elle était brillante rempli de couleur et d’odeur. Mais une fois le nuit complète, le son et l’énergie dégagé n’était plus les même.

Je n’arrivais pas à trouver le sommeil et c’est dans ces moments que les questions voyaient le jour dans mon esprit, se basculant les unes après les autres tel un papillon éphémère. Voyant qu’il m’était impossible de voir le moindre éclat de la lune, je retournai mon attention sur le feu qui doucement consumait les maigres branches qui le composait. M’étirant alors, rompant ma position de sécurité, je pris du bout des doigts une branche que j’avais déposée en guise de réserve pour la nuit. Cherchant l’endroit idéal pour le déposer dans les flammes afin de ne pas faire tomber les autres ou encore d’étouffer le feu, il y avait un endroit juste devant moi et je me risquai de déposer le corps mort de l’arbre dans les braises.

Le regard absorbé par la danse infernal qui se déroulait sous mes yeux, je me perdais de nouveau dans mes pensées. Je savais très bien qu’il n’était pas recommander d’observer le feu trop longtemps, cela causait une perte de vision de l’ombre qui m’entourait, mais les couleurs des flammes étaient si belle et si dangereuses.

Le feu est le pire des démons sur terre, il n’épargne personne; Humain, démon, ange ou dieu tous doivent le craindre. Malheureusement je n’avais pas la capacité de mon père de le contrôler sinon j’aurais déjà mis à feu et à cendre tous le continent. J’étais tellement absorbée par mes pensées, que les nouveaux sons m’entourant ne virent pas briser ces images qui défilaient devant mes yeux. Quelques choses c’était approché de moi, il y avait même eu quelques bruits d’affrontement rapides suivie de son étrange.

- Zbwaaa la zbwaaaa !

Ce son, complètement inconnu était projeté juste devant moi, de l’autre côté des flammes que j’observais avec tant d’envie, mais de peur également. Je pris une petite minute, le temps de secouer la tête et d’observer autour de moi. Est-ce que la fatigue était plus forte que je ne le pensais et me faisait entendre des sons complètement farfelus ? Cherchant la source de ce Zbwa…wa..? Mon regard s’arrêta sur un être qui tenait quelque chose d’étrange en main, les flammes entre nous m’aveuglaient cachant un peu plus la silhouette qui était vraiment petite.
Dépliant mes genoux tranquillement évitant de faire un geste brusque je me penchais sur le coter afin d’avoir un meilleur angle de vue, il y avait bien quelques choses je n’étais pas folle. Appuyé sur mon coude droit je fixais un moment l’animal qui semblait tenir de la nourriture entre ses pattes et qui venait d’en pousser vers moi…

«Qu…es…que»

Je clignais des yeux à quelques reprises, il y avait une sorte de lézard, du moins c’est ce que je présumais. Je ne savais pas trop si je devais lui tirer une flèche… le frapper avec une roche ? Le laisser tranquille… Il ne semblait pas vouloir me faire du mal. Je l’observais un moment le regard complètement abasourdit, la chose était assis tel un humain proche du feu, brochette en main et grillait ce petit truc noir qui ne sentait pas le mets le plus raffiner. Ce fut plus fort que moi, après cette longue journée, le tas de question ignoble dans mon esprit et la demande d’un signe à mon ami la lune, je me suis mise à rire. J’avais demandé un signe et on m’envoyait un petit lézard? Mon coude cédait et je me retrouvais le ventre contre le sol à rire. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas ri ainsi et cela me faisait un bien fou. Je pris quelques secondes pour chercher à reprendre le contrôle.

«Ohhh.. ooh… Si je m’attendais à ça ! Tu es trop mignon !»

Je restais sur le ventre un moment, oubliant qu’il était un animal sauvage, à n’importe quel moment il aurait pu me sauter au visage pour me mordre j’étais tout de même assez proche de lui. Je l’observais un moment, comment un lézard pouvait-il survivre dans une forêt… Il est vrai que ma connaissance en la matière était plutôt limitée. De plus, ce dernier semblait vouloir partager son repas…

«Merci mais je n’ai pas faim… Tu peux tous manger» En fais j’avais un peu faim, mais j’étais trop troubler par mon départ de la montagne pour manger et de plus j’ignorais complètement c’était quoi cette chose qu’il avait poussé vers moi.

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Alexios Chadvendred

Je regardai la jeune demoiselle m’observer d’un air abasourdi. Je ne m’étais pas si profondément observé, mais je me doutais bien que j’étais physiquement peu commun et qu’il était encore plus commun qu’un reptile agisse de la sorte. Cela ne prit que quelques secondes avant que la personne en face de moi commence à pouffer de rire au point de perdre l’équilibre et de tomber à la renverse sur le sol. Je la regardai toujours faire avant de, avec ma main valide, me passer la main sur le visage en soupirant. Était-ce donc cela le sort que je devais confronter ? Être la riser des gens que j’allais rencontrer ? Je soupirai de plus belle avant de gratter ma barbe inexistante, par réflexe, pour essayer de reprendre la situation en main, ou en patte, peut-importe. Je regardai ma patte me servant de branche de fortune en cherchant une bonne idée pour renverser le cour de la situation. Même si mon physique était minable, il y avait certainement un moyen de faire respecter le peu d’autorité qu’il m’était possible d’avoir. J’étais un tueur, je devais me faire respecter, même si la première chose que j’avais tuée sous cette forme était une araignée. Je fixai toujours sa patte, toujours en quête de solutions, jusqu’à temps que celle-ci commence à crépiter sous le feu. Il me vint alors une idée de génie qui me permettrait peut-être de lui montrer mon savoir.

Je regardai la demoiselle pour tenter de cerner d’avantage quel type de personne elle était. Pour pouffer de la sorte, elle ne devait certainement pas être un démon de haut niveau. Par précaution, je penchai ma tête d’avantage sur le côté pour mieux observer son corps et plus précisément son derrière. Je plissai les yeux en tentant d’y décerner ce qui pourrait être une trace de queue de démones. Je regardai ensuite son visage ainsi que son crâne, pour tenter de cerner une quelqu’un lumière angélique ou des cornes. Je pouvais désormais me rassurer en me disant qu’elle était peut-être finalement vraiment humaine et qu’elle n’était pas ce que je pouvais considérer comme un ennemi dangereux à l’heure actuelle. Rassuré, je me détendis et je regardai l’ensemble de son visage pour la première fois. Ces cheveux de jais allaient plutôt bien avec sa peau de couleur anormalement blanche. Son fou rire lui faisait ouvrir et fermer les yeux, mais je pouvais apercevoir que ceux-ci étaient aussi d’une couleur plutôt anormale, voir peu courante. Mon regard se posa sur la partie inférieure à son visage, mais par peur d’être débusqué dans ma forme de reptile, je ne m’y attardai pas d’avantage. Dans l’ensemble, c’était une jeune femme plutôt jolie, avec un style de vêtement particulier qui penchait davantage vers la pauvreté que vers la richesse.

Voyant que son fou rire n’avait toujours pas cesser, ma queue commença à s’agiter d’agacement sans même que je m’en aperçoive. Je plissai les yeux dans sa direction en me posant une question. Pour refuser la nourriture d’un étranger et de rire face à lui de cette façon, elle ne devait certainement pas avoir reçu la même éducation que la plupart des bourgeois humains. Elle ne venait donc pas de la capitale, ou du moins, de l’endroit où j’étais moi-même née. J’en conclu donc qu’elle devait certainement être parentée avec les paysans du coin, c’était l’explication qui me semblait la plus possible. Pensif, je retirai la patte d’araignée du feu avant de mordre à pleines dents dans le morceau de chair. Mes dents ne purent percer la peau de l’araignée qui agissait comme carapace suite à l’exposition prolongée près du feu. Je tentai de mordre de nouveau à l’intérieur, mais sans succès. J’abaissai légèrement la tête, déçu de ne pas pouvoir manger mon plat pour lequel j’avais travaillé si fort et que j’avais moi-même chasser, d’une certaine manière avec le hasard des choses. Je regardai un instant la demoiselle, qui visiblement, me regardait faire sans réagir. Elle pouvait peut-être m’aider, mais elle n’avait pas hésité à me dire plus tôt qu’elle n’avait pas faim et je la comprenais. Après tout, de ma forme humaine, je n’aurais jamais mangé la nourriture d’un animal, encore plus si cette nourriture est le cadavre d’une araignée potentiellement venimeuse.

C’est alors que mon regard suivit la courbe de son cou pour me perdre dans ses vêtements plutôt banals. Quelque chose attira mon regard et je plissai des yeux pour tenter de déterminer ce qui en était la cause. L’éclat de la lumière causé par le feu se réfléchissait en partie sur une lame d’acier sortant à peine d’une poche près de sa ceinture. Mes yeux s’ouvrirent en grand alors que je m’imaginais ouvrir mon mets à l’aide de cet instrument. Vif et sans avertissement, je me levai le plus rapidement possible tout en tendant ma patte disponible vers l’avant. Je saisis la lame de ce qui se révélait être un petit canif avant de me reculer rapidement. Fier de mon vol, je m'écarta d'environ d’un mètre de la demoiselle. Voyant sa réaction confuse, je déplaçai le canif lentement, très lentement, tout en la fixant dans les yeux. Sans briser le contact visuel, je déposai la patte d’araignée au sol toujours aussi doucement. Voyant qu’elle n’avait toujours pas tenter de m’écraser ou de m’attaquer, je saisis le petit couteau à deux mains avant de le plonger le plus fort possible dans la patte carapacé de l’araignée. La lame perça sans trop de misère la peau solidifiée pour se planter dans la chair cuite. Alors qu’une odeur alléchante me venait aux narines, je pris le canif de mes deux mains pour ouvrir la patte de l’araignée sur le long, dévoilant ainsi l’ensemble de sa chair fulminante à l’air libre. Je lâchai ensuite le canif sur le sol tout en contemplant le festin qui était ouvert devant moi. D’une certaine façon, j’avais littéralement dépecé cette araignée gigantesque. J’étais un chasseur d’exception et de qualité ! Je jetai un coup d’œil à la jeune femme avant de saisir la chair dans mes deux pattes en forme de récipient. Je me levai alors tant bien que mal sur mes deux pattes tout en m’approchant d’un pas hésitant en sa direction. Alors que j’étais à une vingtaine de centimètres de son visage, je la regardai droit dans les yeux tout en regardant parfois la viande dans mes mains que je lui tendis. '’ J’insiste, merci pour le couteau.’’

-Zbwaaaa…

« L'apparence n'est rien...»

Alexios Chadvendred

Caché derrière l’épais feuillage de cette forêt, resplendit un ciel remplis d’étoile. Là ou silencieuse règne en maître l’astre lunaire. Il y a bien longtemps que cette dernière chasse l’éternel solitude de mes cauchemars m’accompagnant dans mes nuits. Mais ce soir, allongée sur le sol frais, je sens cette solitude s’estomper. Mon rire c’était mélanger a la symphonie nocturne capturé par un écho lointain qui me rappelait les montagnes. Il n’avait fallu qu’un simple reptile pour me faire rire. Malgré les flammes qui valsaient inondant le visage de ce dernier d’ombre et de lumière, j’eu remarqué que mon rire lui avait causé un bref d’agacement. Par le mouvement anormal de sa queue, les dragons aussi bougeaient la queue de la sorte lorsqu’ils étaient agacés, est-ce la même chose pour les lézards? Vous voyez, c’était la première fois que je croisais un lézard qui semblait être munit d’une intelligence… Du moins, il semblait avoir quelques notions de base que les animaux de son espèce étaient dépourvus… S’assoir les jambes croisés, faire griller je ne sais quoi sur le feu et je ne sais quoi encore…

Me redressent de terre, je ne pouvais retenir les petits sautillements que mon rire m’occasionnait, j’avais même une petite larme de joie avait vu le jour sur le coin droit de mon œil. Assise les jambes croisées l’une par-dessus l’autre je reprenais doucement mon sérieux, avec toujours un petit sourire sur le coin des lèvres. Mes longs cheveux avaient agrippé quelques feuilles mortes que je retirais doucement d’un geste calculé afin de retirer les feuilles que je sentais proche de mon visage. Mon invité se redressa alors sur ses pattes pour s’approcher de moi. Son geste mit fin au mien, le regardant simplement avancer prête à intervenir à la moindres provocation ou signe de violence. La surprise fut grande lorsque ce dernier glissa ses petits doigts autour du manche de mon petit couteau. Il m’observait calmement, son regard dans le mien et il tira l’arme en question. Que voulait-il faire avec ce petit canif? Me menacer et prendre ma bourse, j’avais l’image du lézard brandissant l’arme contre moi, ce qui n’avait rien d’effrayant, selon les rumeurs de mon village les lézards étaient plutôt comestible une fois bien rôtie.

Sans broncher je l’observais, le vent doucement venait attiser le feu qui ne nous séparait plus, mon instinct de survie me sommet de lui retirer le canif, mais la curiosité avait pris le dessus. Il partit donc avec mon bien me regardant toujours, avait-il peur que je lui saute dessus ? Si c’était le cas, je le comprenais, il avait plus de raison d’avoir peur de moi que le contraire.

Ce qu’il fit me sidéra, il utilisa le canif comme tel, ouvrant le bout calciné de son repas tel un chasseur dépècent sa proie. La forêt renfermait vraiment des animaux étranges, en fait ce monde commençait à me rendre de plus en plus curieuse.

Ce dernier semblait heureux d’avoir enfin réussi à retirer la carapace de cendre qui entourait la viande qui semblait tendre. Toutefois même l’odeur ne pouvait me donner l’appétit, il y avait tellement de choses dans mon esprit qui me troublaient, je m’agenouillai alors l’observant toujours, mon sourire avait laissé place à un regard calme et légèrement fatigué.

‘’C’est gentil, mais je n’ai toujours pas faim… Tu es quelle sorte de lézard pour réussir à faire cela ? Ils sont tous comme ça sur ce continent?’’

Est-ce qu’un des villages de ce continent était peuplé d’être comme lui? Pourquoi avoir peur des dragons et détruire leurs royaumes s’il y a d’autre espèce de la même famille qui ont le droit de vivre sur ces terres… La haine envers les miens était incompréhensible. Mon frère aurait tellement aimé faire la connaissance de ce petit être devant moi qui devait être un cousin éloigner. Mon regard était légèrement mélancolique.

‘’Je chasserais le prochain repas si tu es encore dans les parages demains au lever du jour, on aurait peut-être du poisson qui sait’’

Je pouvais entendre le ruissellement de l’eau qui coulait derrière les arbres, une rivière devait s’y trouver, mais à cette heure les prédateurs devaient s’y abreuver et il était risqué de monter le bout de son nez.

A cet instant, observant le petit lézard, je me faisais violence pour ne pas trop parler. Vous savez il y a si longtemps que je n’avais pas eu la chance de me vider le cœur et aujourd’hui il était remplis à rebord de sentiment néfaste qui menaçait d’exploser. Cependant mon frère m’avait toujours prévenu que j’étais bien trop naïve à faire confiance à tout le monde et qu’un jour cela allait causer ma perte… Il y a des secrets qui doivent le rester.